Salut à tous ! Aujourd'hui j'aimerais vous parler d'un livre que vous avez sûrement déjà beaucoup vu sur les étals des librairies depuis quelques mois : The Hate U Give, par Angie Thomas. Avant tout, je dois vous dire que je l'ai lu en VO, donc certaines caractéristiques de base du livre dont je vais vous parler sont peut-être différentes en VF. Pourquoi j'ai préféré le lire en anglais ? Pour plusieurs raisons : tout simplement pour lire en anglais ce qui aide à entretenir mon niveau, mais aussi parce que c'est un texte utilisé notamment pour exprimer un pan de la culture américaine. Donc si vous avez l'occasion, je vous conseille vivement de le lire en anglais pour en garder toute l'authenticité ! Revenons-en à nos moutons ! C'est un livre d'un peu moins de 450 pages, qui peut se lire assez rapidement car très bien écrit. Mais pour moi, ce serait une erreur de ne pas prendre son temps. Parce que ce livre traite des thèmes parfois lourds comme le deuil, la discrimination, les traumas, et parce que de temps en temps il faut savoir poser le livre pour ne pas se laisser submerger et bien analyser ce qu'il vient de se passer. Très honnêtement, je pense que ça a été une bonne chose d'être malade pendant cette lecture, car si ma cervelle n'avait pas été un minimum anesthésiée j'aurais balancé le livre plusieurs fois de mon balcon, et j'avoue être contente d'avoir pu éviter plusieurs allers-retours entre le cinquième étage et le parc. Venons-en au vif du sujet : pourquoi j'ai décidé de vous parler de ce livre maintenant, alors que j'aurais pu attendre mon article de novembre. Déjà, parce qu'il fallait lui consacrer un article à part entière et non pas le caler entre mes autres lectures. Ce livre est important. Je voulais pouvoir en parler en détail, et l'article du mois n'est pas le bon support pour ça. Prépare-vous un petit casse-croûte, parce que je pense vous retenir un peu ! De quoi ça parle ? Dans ce livre, nous suivons l'histoire de Starr, 16 ans, issue d'une communauté noire relativement pauvre, qui voit son meilleur ami se faire tuer par un policier lors d'un contrôle. Là, déjà, vous sentez le thème engagé. Oui, mais ce n'est pas un simple livre sur "les policiers sont pas gentils avec les noirs, c'est pas bien !", on découvre toutes les conséquences psychologiques et sociales qui découlent de ce drame, et on a pas une diabolisation des forces de l'ordre. Pour créer un équilibre, il y a notamment le personnage d'oncle Carlos, qui est lui-même policier, et qui permet de rappeler que tous les flics ne sont pas des gens pleins de préjugés. Mais attention, ce n'est pas un personnage outil, il apporte aussi d'autres choses à l'histoire que je vous laisse découvrir au fil de votre lecture. Les thèmes abordés Bon, il y a évidemment les sujets de la discrimination et de la violence policière, ça, vous vous en doutiez. Mais comme je l'ai dit plus haut, ce n'est pas tout, et c'est ça qui rend ce livre non seulement particulièrement bon, mais aussi important et crédible. En sujets sociaux, il y a aussi le manque d'opportunités pour certaines communautés et minorités, les gangs, les différents aspects, bons et moins bons, du communautarisme, la place des croyances dans les vies de chacun, la famille et son fonctionnement compliqué (voire même son dysfonctionnement). Au niveau de la psychologie des personnages, on aborde aussi une incroyable variété de sujets : avec Starr, les traumatismes, les pressions sociales, tout cela parsemé par les interrogations "normales" d'une lycéenne, ce qui apporte non seulement un moment pour souffler mais aussi encore une bonne dose de crédibilité à la narration : en gros, ce n'est pas parce qu'on a vécu un traumatisme qu'on est plus un ado. Et ça c'est bon, parce que c'est vrai, et trop souvent oublié. Avec les personnages qui entourent Starr, sa famille et ses amis, on aborde les thèmes du racisme banal, dans des blagues sans méchanceté ou simplement dans l'ignorance, on aborde aussi le sujet du conditionnement social dans la vie de tous les jours, par des réflexions ou des actions. Tous ces sujets sont abordés, pour moi, avec beaucoup de justesse et de fluidité. Et c'est ce qui a rendu cette lecture poignante. Pourquoi ce livre est-il important ? Parce que c'est un sujet encore d'actualité, malheureusement. Et qu'il faut en parler pour que les choses changent, en qu'on oublie pas. Attention, quand je veux dire "on", je veux dire la majorité des personnes qui ne sont pas confrontées à ce type d'évènements ou de réaction. À ceux qui auront envie de me dire "oui mais c'est quand même du passé ça, les choses ont changé.", je répondrais, sans aucune animosité parce qu'il est vrai qu'on en parle pas et que donc c'est parfois difficile de s'en rendre compte : renseigne toi. Je vous conseille de tenter l'expérience, de parler aux personnes issues de minorités dans votre entourage s'ils sont confrontés au racisme quotidien, et comment ça se présente. Vous aurez des surprises. Ceci-dit, il faut tout de même garder en tête que The Hate U Give est une histoire qui se déroule aux États-Unis, et que le contexte est donc tout de même légèrement différent : ils ont un passé beaucoup plus lourd en rapport avec la communauté noire, avec l'esclavage et des discriminations d'une violence inouïe. Et si le cœur vous en dit, renseignez-vous sur ce qu'il se passe là-bas en ce moment par rapport à tout ça. Il y a une recrudescence énorme du racisme en ce moment, presque tous les jours il y a un nouveau fait divers sur une personne blanche qui a suivi, harcelé et appelé la police à propos d'une personne de couleur faisant quelque chose de tout à fait banal : du baby-sitting, des courses, rentrer chez eux... C'est pour ça que ce livre est important. Parce qu'il nous ouvre les yeux sur le quotidien d'une communauté minoritaire dont on essaie de taire la voix à travers des clichés appliqués à tort et à travers. Lisez, informez-vous. On a tous les outils pour avoir accès à l'information et démêler le vrai du faux, alors on devrait les utiliser. Enfin bref ! Voilà voilà, c'est fini, et j'espère ne pas trop vous avoir surpris avec un article engagé comme celui-là, mais la lecture n'est pas qu'un outil de divertissement, elle sert aussi à faire passer des messages. Je finirais par rappeler qu'en dehors de l'importance de ce livre de par ses thèmes abordés, c'est aussi un livre très bien écrit et très plaisant à lire. Je serais ravie de parler avec vous de ce sujet, donc n'hésitez pas à poser des questions et donner votre avis ! #PetiteSoucoupe out !
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#PetiteSoucoupeMeilleure amie de La Tasse, je partagerai mes avis ici car mes goûts de lecture sont biens différents de ceux présentés habituellement sur le blog ! Archives
Juin 2020
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