Extrait :
Silencieuse et concentrée, voilà bien deux qualificatifs que l'on pouvait rarement attribuer à Miranda. Mais ici, au milieu de son univers de pièces détachées, seul le cliquetis de sa clef magnétique venait perturber le silence ambiant. Chronique : Retourner dans cet univers pour ce troisième tome était un des moments de lectrice que j’attendais le plus cette année. J’ai été ravie de retrouver les aventures imprévisibles de Miranda et démêler les fils de l’intrigue très vaste imaginée par l’auteur. Pour rappel, les deux premières chroniques sont disponibles sur le blog. Le résumé qui suit peut ainsi spoiler les personnes qui n’auraient pas encore découvert ces romans. Yoann Dubos nous propose une saga de fantasy dans un cadre reprenant également un grand nombre de codes de la science-fiction. Dans la société proposée, l’homme a choisi de renoncer à ses libertés pour préserver la paix. Les dirigeants, qui sont aussi les personnes à la tête des entreprises les plus influentes, ont dû faire face à ce qui a été nommé la Résonnance. Cet évènement survenu du fait d’une exploration spatiale un peu trop ambitieuse, a révélé aux hommes qu’ils cohabitaient depuis des millénaires avec toutes sortes de créatures extraordinaires. Désormais, il leur faut cohabiter, sans se douter que la partie est jouée par des êtres bien plus puissants. Si l’aspect imprévisible s’ajoutant à l’univers très dense pouvait donner une impression de flou dans les deux premiers tomes, cette addition des deux éléments est un vrai point fort dans ce troisième opus. Est-ce la plume qui a évolué, est-ce moi qui m’y suis habituée ? Il n’empêche que les pages de Négation se sont tournées toutes seules sous mes yeux. Qui plus est, le résumé des deux premiers tomes au début est une excellente chose tant les personnages sont nombreux et l’univers fourni. L’exploration toujours plus précise de la société et des intrigues politiques qui rythment la vie sur Terre permet d’approfondir le décor et d’appuyer sur les fameux détails que j’avais envie d’explorer depuis le début de la saga. L’intrigue, quant à elle, est toujours aussi incertaine, et permet de tenir en haleine son public. Cependant, le voile se lève davantage sur les véritables maîtres du jeu, l’auteur ne ménage ni ses personnages, ni ses lecteurs, et le pari est encore une fois plus que réussi. On ne sait pas à quoi s’attendre dans le quatrième et dernier tome, et cela titille ma curiosité : pourra-t-on résoudre toutes les intrigues ouvertes ? Clore les parcours de chacun ? Et en même temps, ne serait-ce pas en accord avec l’univers que de laisser la porte ouverte à l’imagination ? Que nous réserve l’auteur pour ce grand final ? Dans la lignée de ce fameux univers, nous retrouvons les personnages complets, uniques et si bien construits avec lesquels nous nous sommes familiarisés depuis le premier tome. Même si Miranda reste au centre de l’intrigue, j’ai de plus en plus de mal à la voir comme la protagoniste. Elle m’apparaît dans ce tome davantage comme un pion de quelque chose de beaucoup plus grand. Une partie d’échec interplanétaire. Rorchélas, Mc’D, Cirilys, Taamina, tous les personnages sont marquants à leur façon. J’ai juste été plus hermétique à Louis Béron, que j’ai trouvé plus lisse dans ce tome. Même si cela convient parfaitement à l’évolution du personnage, les choix de l’auteur le concernant ont, pour moi, annihilé quelques options intéressantes. Mais je lui fais entièrement confiance pour nous offrir un final splendide ! Ciel sans étoile est d’ores et déjà une de mes sagas de référence, de celles que l’on recommande avec ferveur. Hésitation : vivement le dernier tome, mais pourvu que ça ne s’achève pas trop vite !
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Extrait :
À chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait : BIG BROTHER VOUS REGARDE. À l’intérieur de l’appartement de Winston, une voix sucrée faisait entendre une série de nombres qui avaient trait à la production de la fonte. La voix provenait d’une plaque de métal oblongue, miroir terne encastré dans le mur de droite. Winston tourna un bouton et la voix diminua de volume, mais les mots étaient encore distincts. Le son de l’appareil (du télécran, comme on disait) pouvait être assourdi, mais il n’y avait aucun moyen de l’éteindre complètement. Chronique Ce roman faisait partie de ma liste de classiques à découvrir dans ma vie de lectrice. Inutile de vous le présenter, lui qui entre dans le cercle des grands classiques du genre imaginaire. Nous suivons Winston, homme tout à fait banal dans une société qui a pris son envol d’une manière assez différente de la nôtre. Big Brother, le chef du parti, est présent partout. Sur chaque mur de chaque bâtiment, une caméra surveille vos moindres faits et gestes. Mais plus encore, ce que craint Winston, c’est d’être découvert par la Police de la Pensée. Car oui, cet homme ordinaire s’interroge sur ce passé sans cesse modifié et ce qu’il en découle pour l’avenir, en dépit des interdictions du parti. Et si la Police de la Pensée venait à dévoiler ses pensées, il serait à coup sûr condamné. Cet ouvrage pourtant paru en 1949 dépeint une société qui, par quelques clins d’œil, pourrait s’installer ponctuellement dans le monde. Nous sommes ici en présence d’un régime totalitaire extrême, bien plus puissant que ceux que notre histoire a pu connaître. Par ce nouveau mode de vie, Orwell a pu proposer un roman intemporel qui s’ancre dans notre réalité tout en ouvrant le genre de la dystopie. Toutefois, le rythme de lecture ne sera pas le même que sur les romans du même genre actuels. En effet, en dehors de la distinction adulte/young adult, chaque paragraphe de 1984 ouvre une quantité de réflexions qui nécessitent, pour moi, une pause dans la lecture. J’aime les lectures actives. Celles où le lecteur s’implique vraiment dans l’histoire et dans les interrogations que le texte soulève. Ainsi, cette société ouvertement inspirée des montées totalitaristes poussées à l’extrême du XXe siècle, qui asservit la technologie pour surveiller et contrôler les populations a réussi à me happer par les pistes de questionnement qu’elle propose. Si la lecture est très dense et peu amener le lecteur à décrocher, la fin est d’autant plus surprenante que ce roman a posé les bases de la dystopie actuelle. De même, le style de l’auteur ayant mal vieillit, la narration paraît également lourde et il faut parfois retrouver la motivation de continuer la lecture. Ma lecture de ce roman aura donc été un moment particulier, entre découverte d’un mode de pensée poussée à l’extrême et prise de recul sur la société proposée par l’auteur. Il reste néanmoins une très bonne découverte et conservera sa place de classique de la SFFF dans le temps. Extrait :
- Vous ne me direz jamais ce qui leur est arrivé, n’est-ce pas ? murmura-t-elle avec déception. - Il est parfois des secrets qui doivent rester enterrés, se déroba-t-il. - Pour les autres ? Ou pour vous-même ? Chronique : Mon aventure avec Ophélie Duchemin remonte aux débuts du blog. Quatre ans après, j’ai achevé ma première lecture de ses œuvres. Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que ma rencontre avec sa précédente saga, La Lumière d’Ayvana, n’est pas allée plus loin que quelques chapitres (pour raisons personnelles et en aucun cas pour le contenu du texte !). Je pense que je repoussais donc la lecture de ce nouveau roman inconsciemment. Pourtant, s’il y a bien un roman qui me faisait très envie, c’était bien celui-ci ! Une réécriture du conte de La Belle et la Bête, les éditions Plume Blanche, gage de qualité… Eh bien il aura fallu attendre une lecture commune organisée dans le cadre du bookclub de Vibration Littéraire pour que je le sorte de ma PAL. Méliane Dallen, fille du célèbre marchand Finn Dallen, assiste du mieux qu’elle peut son père dans son travail. Tandis que sa sœur se laisse embobiner par le fils du duc, et que son frère replonge sans cesse dans les jeux d’argent, Méliane découvre un sinistre complot qui s’avère bien plus grand que la petite entreprise familiale. Lorsque les complotistes s’attaquent de front à sa famille, Méliane décide de partir à la recherche de soutien au château de la famille royale, là où les souverains ont disparus voilà dix ans, là où rôde la Bête d’Elnead… Ma lecture s’est étalée sur un mois et demi. Il faut garder cela en tête pendant cette chronique. Ce n’est pas parce que l’aventure ne me plaisait pas, au contraire ! C’était plutôt dû à un réel manque de temps sur cette période. Au final, je pense qu’avoir pris le temps de découvrir ce roman est un point positif, car, justement, les séquences de lecture courtes et espacées ont permis de mettre en avant les qualités, tout en atténuant les petits détails qui me sortent de mes lectures habituellement. Avec ce roman, j’ai pu avoir la confirmation que j’accrochais réellement avec la plume d’Ophélie. Un style assez fluide bien que fourni et surtout très imagé, ce qui nous permet une immersion totale dans l’univers. Le travail éditorial est encore une fois remarquable et contribue à faire de l’expérience de lecture, un moment agréable. J’ai adoré le monde dans lequel nous plonge l’autrice. Une ambiance assez sombre où la mythologie s’exprime pleinement. Ophélie a parfaitement intégré sa réécriture dans un ensemble bien plus vaste, un univers passionnant où les personnages et les intrigues se détachent de la réécriture pour mener leurs propres combats. On retrouve tout de même les scènes clés de cette réécriture, ce qui permet de cadrer le tout. En revanche, et ce point est essentiellement dû à la forme, les changements de point de vue dans la narration étaient toujours très flous, intégrés dans un même paragraphe, si bien que souvent, je ne savais plus qui suivait l’action et je devais reprendre ma lecture un peu avant pour m’y retrouver. De plus, si les relations entre les personnages prennent leur temps, et je remercie l’autrice pour cette construction qui me paraît beaucoup plus crédible qu’un énième coup de foudre, je regrette l’absence d’action sur un bon morceau du roman. Je comprends que la vie de Méliane au château soit indispensable à la découverte de nombreux éléments utiles à l’intrigue par la suite, mais j’ai trouvé ce passage très long. Lorsque je suis arrivée à la partie suivante dans ma lecture, où l’action reprenait, c’était une bouffée d’air frais. En ce qui concerne les personnages en eux-mêmes, ça ne surprendra personne que mon cœur n’ait pas choisi le couple principal. En effet, j’ai trouvé que Méliane avait un caractère trop évident, surtout lorsqu’elle devine automatiquement les pensées de ses interlocuteurs. Dans le même sens, le fait que la plupart des hommes qui croisent sa route soient amoureux d’elle ou la désire m’a un peu déçu. Alors que j’étais ravie de la construction des relations, cet aspect a immédiatement rappelé à mon esprit les clichés de la romance. Au contraire, les personnages secondaires ont encore frappé. La bonne humeur de Lise, La force de caractère et l’amour de Tanid pour les habitants du village et même le caractère sombre et les mystères entourant Azren ont su me convaincre. L'univers a encore frappé, et je me surprends déjà à placer les futures réécritures avec les indices laissés par l’autrice. J’attends maintenant avec impatience de pouvoir explorer les mers en compagnie des marins du royaume de Gell ! Un beau voyage Extrait :
— Eh bien, c’est complètement faux. Que dit-on d’autre à mon sujet ? — Que je me rabaisse en vous fréquentant, répondit Clare. Sage esquissa un sourire. — Et comment se sent-on, en bas, avec la plèbe ? — Merveilleusement bien ! s’exclama sa nouvelle amie. Chronique : Après presque trois ans passés dans ma PAL, il aura fallu un tirage au sort bienheureux pour que je sorte ce roman sur ma table de chevet. En lecture commune avec @stranger_féline, je dois avouer que ce fut une de nos LC les plus rapides tellement les pages défilaient vite. On découvre un roman de fantasy puisque nous sommes dans un univers inventé, mais où il n’y a, pour l’instant, pas de magie. Nous rencontrons Sage, jeune fille orpheline recueillie par un membre éloigné de sa famille. Sa personnalité assez sauvage se rebelle contre l’évènement qui doit arriver à son âge : trouver un mari. Mais voilà que la marieuse voit en elle un autre destin : celui d’apprendre à assortir les couples pour reprendre le flambeau. Et sa première mission est de taille puisqu’elle est chargée d’accompagner de jeunes nobles jusqu’à la capitale où aura lieu le plus grand évènement concernant les mariages du pays : le Concordium. On parle d’amour dans un univers sans magie. Ce roman coche toutes les cases pour ne pas me plaire non ? Eh bien tout est possible puisque j’ai en fait adoré. La plume d’Erin Beaty, malgré quelques maladresses éditoriales, est entrainante, l’univers et les complots politiques sont très approfondis, et l’autrice a réussi à me berner et à me donner envie de relire le roman pour déceler les indices et démêler les fils de la plus grosse révélation du roman. J’ai apprécié le fait que les relations prennent du temps et que les intrigues se complexifient au fur et à mesure, tout en restant cohérentes. Et par-dessus tout, je tire mon chapeau aux petits détails insignifiants qui sont en fait de véritables éléments clés pour le déroulé des évènements. Nous avons ici une intrigue parfaitement maîtrisée et des personnages bien construits. Les seuls bémols que j’ai retirés de ma lecture, c’est tout d’abord le fait que la saga ne semble plus être éditée (du moins, le premier tome est difficilement trouvable) et la promesse d’une suite vraiment centrée sur une romance qui me fait peur. J’hésite entre m’arrêter sur cette excellente lecture ou continuer au risque d’être déçue, mais en explorant un peu plus l’univers. Comme dit plus haut, les personnages sont bien construits, cohérents, avec un passé, et l’autrice se joue de nous à plusieurs reprises avec brio. J’ai beaucoup aimé la construction de la relation entre Sage et son contact auprès des soldats, le temps pris pour découvrir chaque personnalité et surtout, que le but initial de chaque personnage ne soit pas remis en question au fil des évènements et des rencontres. C’est un roman de fantasy que je vous recommande pour son originalité et son intrigue pointilleuse. Une très belle découverte. Extrait :
- Ma chère petite tante, il n'est jamais trop tôt pour un Alorien. - Je vous en prie, Keldar, ne m'appelez pas comme ça. J'ai l'impression d'être une antiquité ! - Mais c'est ce que vous êtes, Porenn. Ma chère petite tante, veux-je dire, pas une antiquité, bien sûr. - Vous ne pouvez pas être sérieux une minute ? - Pas si je peux faire autrement. Elle poussa un soupir et laissa échapper un petit rire argentin. Chronique : Après la relecture de la Belgariade (la première saga de ce cycle, si vous ne l’avez pas lue, cette chronique risque de vous spoiler, revenez plus tard !), j’ai enchaîné sur la deuxième partie : La Mallorée. Et quel plaisir de retrouver les personnages pour un nouveau tour ! Inutile alors de vous préciser que c’est encore une fois, un énorme coup de cœur. Ce premier tome (qui en réalité, est plus un sixième tome) s’ouvre sur un état des lieux des personnages principaux du premier cycle. Où sont-ils ? Que font-ils ? Comment évoluent-ils ? Si certains sont retournés à leur paisible petite vie, d’autres, comme Garion, appréhendent une nouvelle vie très éloignée de celle à laquelle ils étaient habitués. Devenir un bon roi, offrir un héritier, et tous les soucis auxquels sont confrontés les souverains de tous horizons. Mais voilà qu’un culte inquiétant émerge et menace l’équilibre des royaumes, et que nos amis sont obligés de reprendre la route pour dénouer ces conflits. Si mon avis sur la série ne change pas, à savoir, un des piliers de la fantasy à lire pour tout amoureux des mots et des voyages qui le souhaite, je dois reconnaître quelques faiblesses dans l’ensemble. En effet, avec moi, cela fonctionne puisque je ne serai jamais objective sur ces romans. Mais je dois reconnaître que ce tome est très, très lent. Du moins, dans la première partie où nous faisons état de la situation de tous les protagonistes de La Belgariade et où nous suivons plus précisément Mission et sa découverte du Val d’Alorie. Cependant, au fil de ces pages très calmes se dissimulent des indices et une mise en place essentielle pour la quête qui attend nos héros. En effet, si La Mallorée est une suite de La Belgariade, ce roman n’en est pas moins un premier tome, celui qui introduit une nouvelle aventure qui court sur un cycle aussi long que le premier. Il faut donc prendre le temps de placer les pions et de présenter les nouveaux personnages sans pour autant oublier nos héros favoris. Sans surprise, j’ai adoré retrouver Silk, qui est vraiment à mes yeux, un des personnages les plus intéressants des littératures de l’imaginaire. Polgara continue de se révéler, toujours aussi impressionnante. C'est une femme qui s’impose, tout comme c’est par la force des caractères des personnages de cette saga que le couple Eddings arrive à nous charmer encore une fois. En conclusion, vous comprendrez que je sais pertinemment que cette saga possède ses défauts, mais je les occulte très facilement pour ne retenir que le meilleur : un voyage à travers les royaumes du Ponant, des retrouvailles avec des amis quittés bien trop vite auparavant. Une nouvelle aventure fabuleuse. Extrait :
Noémia ne se souciait pas du temps qui filait. Elle adorait discuter de littérature et Tristan semblait aussi intarissable qu'elle sur le sujet. Ses références ne cessaient de l’étonner ; elle n'aurait jamais cru qu'il connaîtrait tant d'œuvres. Pourquoi ? Parce qu'il vit dehors ? Elle se sentit bête. Tant de préjugés... Chronique : Aussitôt acheté, aussitôt lu, ce roman young adult contemporain était bienvenu pour faire une pause dans mes longues sagas de fantasy. Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’interroge pas. Ce roman aborde une thématique forte, celle de la vie dans la rue et, bien que je sois sûrement très loin d’avoir une idée de cette vie difficile, je dois dire que Célia Samba nous donne assez de matière pour s’en approcher. Noémia est étudiante. Elle vit dans un appartement que ses parents possèdent, avec ses cousins en guise de colocataires. Elle ne s’est jamais inquiétée de savoir où elle allait dormir la nuit prochaine ni de quoi serait fait son prochain repas. Mais ces question émergent dans son esprit lorsqu’au détour d’un trajet, elle croise Tristan. Ou plutôt, elle passe devant Tristan, assis par terre, à l’endroit qu’il s’est choisi pour être son bout de rue. Car Tristan est sans-abris. Et cela remue Noémia : comment peut-on finir dans la rue aussi jeune ? Est-ce que c’est mal de s’attacher à une personne sans domicile fixe ? Et le regard des gens, comment vont-ils réagir ? Est-ce si important au final ? C’est un roman qui se lit très facilement, en deux soirs pour moi. En effet, la légèreté de la plume donne un sérieux goût de reviens-y, ajouté aux personnages attachants et leur avenir qu’on a très envie de découvrir dès le premier chapitre. Mais ce n’est pas pour autant que le sujet n’est pas fouillé, détaillé, recherché. L’autrice s’est renseignée, est allée chercher des témoignages, a fait relire son manuscrit pour nous proposer quelque chose de juste. Et ça se voit. Ici, point de prise de position ou de pitié surdimensionnée qui auraient pu rendre le tout irréel, non. Ici, les deux points de vue se confrontent avec, d’un côté, un jeune homme que la vie n’a pas aidé sur le point d’abandonner son combat et de l’autre, une étudiante qui se demande si c’est mal de tomber amoureuse d’un SDF. Les émotions sont transmises, et c’est le principal dans un roman tel que celui-ci. C’est d’ailleurs, principalement ce que l’on retient après notre lecture : l’incertitude de Tristan, l’espoir de Noémia, l’évolution du cousin. Et à la croisée de tous ces chemins, le fait qu’un simple geste, une main tendue, un sourire, peut changer bien des choses pour ceux que l’on croise au quotidien. J’ai apprécié le choix de cette fin alternative. Célia Samba n’hésite pas à nous montrer véritablement une réalité souvent passée sous silence mais laisse ensuite la possibilité d’avoir une fin dans la lignée de ce roman : pleine d’espoir. Comme dit plus haut, ce ne sont pas tant les personnages que les émotions que j’ai retenues. Néanmoins, le cousin de Noémia est celui, après les protagonistes, que l’on remarque de part son évolution tout au long du roman. C’est, je pense, lui qui représente le mieux tout le chemin que le plus grand nombre aura à parcourir pour accepter, une prochaine fois, de ne plus fermer les yeux. Si vous aimez les romans Young Adult qui s’emparent pourtant de thématiques fortes, les personnages cohérents, bien construits, et surtout, suivre une rencontre qui interroge, je vous encourage à lire ce roman. En plus, vous ferez une bonne action car 1€ par vente est reversé à une association ! Un roman à découvrir pour franchir le fossé. Extrait :
[…] Nos secrets les plus sombres ne sont que des fleurs qui nous dévorent l'âme. Tu peux choisir de les garder enfouis au plus profond de toi mais, crois-toi, ils ne cesseront de te tourmenter qu'une fois que tu t'en seras délivré […] Chronique : Une aventure dans un univers aussi enchanteur, une couverture très attirante et la promesse d’un voyage au pays imaginaire : c’est tout ce qu’il me fallait pour repartir avec le roman sous le bras quand je l’ai croisé en librairie. Ajoutez à cela le fait qu’il soit assez court, ma PAL n’a pas trop râlé puisqu’il fait partie de mes petits plaisirs dernièrement : aussitôt sortie de la librairie, aussitôt attaqué en attendant mon tour chez le médecin. Dans ce roman, nous allons suivre Peter Hawkson, jeune orphelin ayant la dent dure contre les adultes, placé dans l’institut privé L’Oiseau blanc. Le directeur de l’école pense en effet pouvoir ramener dans le droit chemin ce garçon. Peter est malheureusement accusé à tort d’avoir déclenché un incendie quelques jours après son arrivée et décide de s’enfuir, partant avec les deux petites fées rencontrées depuis peu jusqu’au Pays-de-Nulle-Part. J’avais peur de me retrouve face à une énième réécriture du conte de Peter Pan, déjà exploité en long, en large et en travers. Mais au contraire, on découvre ici un prequel passionnant sur les évènements ayant conduit à l’existence du célèbre héros du pays imaginaire et de sa troupe d’enfants perdus. Ce récit pose aussi les bases de l’aversion du Capitaine Crochet envers eux et cela apporte un fondement solide pour toute la suite de l’histoire que nous connaissons bien. J’ai vraiment aimé mon voyage jusqu’au Pays-de-Nulle-Part, avec les mythes et légendes présentés, les créatures fantastiques et l’utilisation de la poussière d’étoiles. C’était vraiment une aventure agréable, jusqu’aux dernières pages qui abritent des rebondissements assemblant toutes les pièces du puzzle. Ce qui m’a peut-être le plus dérangé, c’était les réflexions menées par les enfants, ou leurs manières de parler qui n’étaient pas toujours en cohérence avec leurs âges. C’était souvent des paroles bien trop posées et réfléchies pour correspondre aux personnages. Cette remarque, je l’ai surtout ressentie sur l’enfant Pan, mais en prenant du recul, ce comportement n’est sans doute pas totalement incohérent, car, même s’il possède un corps d’enfant, son vécu pourrait expliquer sa manière de s’exprimer. Au niveau des personnages, même si je reconnais que la troupe d’enfants perdus est attachante, j’aurais aimé une figure féminine qui accompagne les enfants. Ce n’est qu’un point de détail pour certains, mais ça manquait au récit à mon goût et je pense que ça aurait pu apporter plus de contraste parmi la joyeuse bande. Sinon, la relation liée entre Peter et l’enfant Pan est très belle. J’ai apprécié le passif de cet enfant Pan et de l’équipage du Jolly Roger avant l’arrivée de Peter, qui démontre encore une fois que rien n’est noir ou blanc mais que chaque comportement relève d’un vécu, même si celui-ci est biaisé par des éléments extérieurs (qu’est-ce que c’est dur de vous en parler sans vous spoiler !) En bref, c’est un court roman que je vous recommande vivement si vous aimez explorer vos contes favoris sous un nouvel angle, pas forcément très rose. Rendez-vous au Pays-de-Nulle-Part ! Extrait :
La vie est un mystère. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas, des choses qui arrivent et qui illuminent notre quotidien. Ces choses-là sont précieuses, comme les barres de fou rire que je me tape avec mon grand-père Jean-Pierre. Des choses auxquelles on ne s'attend pas, qui nous surprennent, nous titillent et qui ne s'oublient pas. Et puis ces choses bien s'en vont, s'évaporent et disparaissent, comme pour nous rappeler que tout est éphémère. Chronique : Quand Lena Walker sort un nouveau roman, il termine obligatoirement sur mes étagères. Mais ici, point de feel-good, on ouvre un roman éco-engagé qui s’adresse aussi bien aux jeunes lecteurs qu’aux plus aguerris. Noah est un adolescent mal dans sa peau. Au collège, il se sent terriblement seul et cela ne s’arrange pas une fois rentré chez lui. Mais lorsqu’il doit trouver une nouvelle occupation pour que ses parents le laissent tranquille, le jeune homme décide de monter une association. Et pour impressionner et se rapprocher de Mélissa, la nouvelle élève, Noah trouve un sujet parfait : Il va sauver les abeilles. Car sans abeille, l’humanité est condamnée. Lena nous propose un roman bien documenté, avec des chapitres assez courts mais percutants. On apprend énormément de choses et, même si Noah semble l’adolescent le plus malheureux de la terre, j’ai ressenti une bouffée d’espoir entre ces pages. Nos protagonistes sont des adolescents, mais ce n’est pas pour cela que l’intrigue ou que les personnalités sont plus simples. Lena réussit le tour de force de nous convaincre avec ce roman militant pour la préservation des abeilles et s’adresse à tout type de public. C’est un roman qui se dévore, préférentiellement en une nuit mais si ce n’est pas possible, réservez bien vos soirées car il est difficile de laisser Noah et Melissa de côté pendant 24h. C’est un roman qu’on ne quitte plus, qui reste dans notre sac et que l’on ressort dès que possible. De plus, Lena nous emmène avec elle visiter un petit bout de Provence, Marseille, Les Alpilles, et j’ai adoré pouvoir suivre Papé et Noah dans ces paysages que je connais bien, à la rencontre de la nature. Cependant, quelques éléments de la fin m’ont un peu chagriné. Notamment en ce qui concerne le dernier rebondissement sur la relation entre Noah et sa mère, j’ai trouvé le tout un peu gros et j’aurai aimé que cela soit juste une amorce de changement et non pas un virage radical. C’est dommage car cette fin précipitée à mon goût est à l’opposé du temps que l’on a pu prendre pour construire les relations précédemment. Même si Noah semble rassembler tous les malheurs du monde, on se reconnaît en lui car on est tous un peu passés par là. Ce sentiment d’être incompris et seul contre tous. Mélissa est clairement la lumière de ce roman. Sa personnalité solaire apporte de l’espoir tout au long du récit. En bref, ce roman éco-engagé est à placer entre les mains du plus grand nombre, autant chez les enfants que chez les adultes. Et peut-être qu’à l’issu de votre lecture, vous aussi, irez sauver les abeilles. Une belle lecture éco-engagée Extrait :
Dix flèches tirées et pas une seule sur la cible. L’une d’entre elles avait même décidé de se planter à quelques centimètres de son objectif. Aymee avait besoin d’y parvenir. Lorsqu’elle serait en mission, elle n’aurait pas dix essais. Agacée, elle retira ses flèches du tronc d’arbre et tenta de calmer son cœur qui s’emballait un peu plus chaque seconde. Chronique : Je n’accepte que très peu de service de presse depuis septembre 2020. En effet, j’ai besoin de retrouver le plaisir de lire pour moi et non plus pour faire la promo. Mais, lorsqu’une autrice qui me suit vient me trouver en me proposant de la science-fantasy, il est difficile de refuser. Dans ce premier tome, on découvre Aymee, jeune femme ayant tout juste achevée ses études et dans l’attente de sa première affectation. Aymee est une Gardienne des mondes, c’est-à-dire que sa planète est plus avancée technologiquement que les autres et s’est auto-proclamée protectrice de ses voisines. Aymee doit donc assurer des missions pour le conseil sans jamais dévoiler son identité pour ne pas perturber la vie sur les planètes qu’elle sera amenée à visiter. L’univers est très agréable à découvrir. Le principe de ces planètes et des gardiens doit être quelque chose d’intéressant à exploiter en tant qu’auteur. En tout cas, on se rend à l’évidence : le sujet a été potassé et Mathilde nous propose ici quelque chose de construit et de réfléchi. Il en va de même pour le développement des différentes sociétés et la construction de l’intrigue générale. C’est cohérent, un fil rouge nous permet de nous projeter sur plusieurs tomes sans pour autant délaisser la mission du premier tome. Et justement, j’aurai bien aimé que ce fil rouge soit plus présent dans cette ouverture de saga. Quelques éléments sont donnés à la toute fin mais ils sont un peu décousus du reste de l’aventure et c’est dommage. En effet, un revirement de situation trop brusque entraîne des changements de position de certains personnages qui auraient gagnés à être davantage préparés tout au long du premier tome. De la même manière, quelques péripéties n’ont pas trop d’utilité à mon sens et ont plutôt contribué à développer la planète révélée dans ce premier tome. Si d’ordinaire, je suis sous le charme d’un roman qui exploite à fond son univers, ici, j’ai trouvé que cela égarait un peu l’intrigue et que ces rebondissements étaient plutôt là pour nous montrer que l’autrice a fait son travail de world-building. Mais ce travail-là, nous le percevons suffisamment tout au long du tome en compagnie de nos protagonistes ! Un univers cohérent ressortira d’autant plus par les éléments cachés qui ont été malgré tout soignés dans le moindre détail. J’ai lu une version non corrigée de ce roman. Aussi, le manuscrit a été revu après ma lecture, et ce que j’appelle personnellement le syndrome du premier né est peut-être dilué avec les corrections. Je m’explique sur ce syndrome ! C’est un fait que je croise chez beaucoup de primo-auto-édités et qui concerne les romans qui ont de très bonnes bases mais pour qui une ou deux bêta-lecture concernant le rythme, la forme, les tournures de phrase et tout l’aspect fluidité du texte et diversité du vocabulaire contribueraient à en faire un roman vraiment bon. Ceci-dit, il n’y a rien de rédhibitoire ici, la preuve, je suis allée au bout de ma lecture. Revenons un instant sur les personnages avec un ressenti personnel. Comme bien souvent, il n’y a pas eu de feeling avec le personnage principal, j’ai trouvé que ses relations nouées au cours de l’aventure manquaient un peu de profondeur. De plus, elle m’a agacée plusieurs fois lorsqu’elle tournait en rond dans ses réflexions et son changement de comportement. En revanche, j’ai beaucoup aimé le développement d’Esmeralda et de toute la sous-intrigue qui tourne autour d’elle. J’espère bien la revoir dans une prochaine aventure ou un hors-série sur son devenir. En résumé, ce roman est une excellente base pour une saga prometteuse. Les quelques maladresses dues à une primo-édition vont se résoudre avec l’expérience et, si vous êtes adepte de ce genre de série, le concept et l’intrigue pourraient vraiment vous plaire. Une belle exploration ! Extrait :
Je n'étais sûr d'être en vie qu'au beau milieu de la mort. Chronique : Entre deux grosses lectures de fantasy, se plonger dans un light novel d’un univers connu et d’une intrigue déjà parcourue fait du bien. Le deuxième arc de la saga est celui que j’avais le moins apprécié dans l’anime, mais le light novel a su faire la différence. Attention pour ceux n’ayant ni vu l’anime, ni lu les light novel, ce résumé pourrait spoiler notamment la fin du tome 1. Après que Kirito a mis fin au jeu Sword Art Online dans lequel il était enfermé depuis plusieurs années, il se réveille comme les milliers d’autres joueurs prisonniers avec lui. Cependant, certains ne se réveillent pas, dont Asuna, la jeune fille qui partageait la vie de Kirito dans l’Aincrad. Le jeune homme s’était promis de ne plus retourner dans un univers virtuel mais voilà qu’un ami retrouve la trace d’Asuna dans le nouveau jeu à la mode : Alfheim Online. Si ma lecture s’est étalée dans le temps car c’était plutôt un roman de fond, entre deux autres lectures et dont je n’avais pas besoin de me rappeler du début pour raccrocher les wagons, ce n’est pas pour autant qu’elle m’a semblé longue. Au contraire, j’ai davantage apprécié parcourir l’univers d’Alfheim Online sur le papier que dans l’anime. J’ai trouvé qu’on pouvait ressentir davantage ce à quoi les personnages sont confrontés. Les écrits auront toujours cet avantage de pouvoir nous faire entrer dans les pensées des protagonistes contrairement au format animé. C’est sûrement pour cela que Shûgo m’a beaucoup moins dérangé dans ce deuxième arc et que j’ai trouvé beaucoup plus cohérente toute l’intrigue autour d’Asuna. Le frère adoptif a aussi des motifs beaucoup plus solides pour commettre ses actes répugnants dans la version écrite. On parvient à retrouver un Kirito maître du combat à l’épée et, même si on perd cette fascination pour la technique à double lame, on retrouve notre épéiste noir dans toute sa splendeur. La plume est toujours très simple et fluide et la traduction retranscrit plutôt bien, tout comme dans le premier tome, la description d’un univers virtuel et d’une immersion avec tout ce qui l’accompagne : barre de vie, barre de mana, icônes en tout genre… Pour ce deuxième tome, mon avis est donc à l’opposé de celui que j’avais en visionnant le deuxième arc animé. On entre plus facilement dans ce nouveau monde et d’une vision d’ensemble, on arrive comme toujours à une explication très cohérente en ce qui concerne les secrets et le fonctionnement. Et c’est ce que j’aime dans cette saga : sa vraisemblance. Quoi qu’il en soit, je ne sais toujours pas si je suis prête à placer le nerve gear sur ma tête le jour où il sera conçu. Un deuxième tome qui change ma vision de cet arc ! |
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