La tasse ébréchée
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Par le feu

1/18/2020

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Extrait :
Le père John affirmait que la frontière qui sépare le mensonge de la vérité est une grosse ligne noire, solide et immuable. Il avait tort, comme sur tant d’autres choses. Cette ligne est parfois tellement floue qu’on ne sait plus de quel côté on se tient. On peut tout à fait dire la vérité en omettant un détail important, ou raconter un mensonge qui contient une part de vérité.



Chronique :
Sans les extraits gratuits à disposition en librairie, je n’aurais certainement jamais craqué sur ce roman. Et pourtant ! Pourtant, je serais passée à côté d’un beau coup de cœur, qui touche en plein dans le mille !


MoonBeam est une jeune fille qu’on découvre dans un centre qui ressemble à un milieu hospitalier. On comprend qu’il s’est passé quelque chose de terrible dans son environnement habituel et que la conclusion n’a pas été très pacifique. C’est donc l’histoire d’une déconstruction, puis d’une reconstruction que nous offre l’auteur dans ce récit mettant en lumière la réalité de ce qui peut se produire au sein d’une secte.

C’est un roman qui sort totalement de mes habitudes de lecture puisqu’ici, aucun fantastique, que du réel. Mais c’est avec des mots touchants, percutants et une plume addictive que Will Hill a réussi à m’embarquer au cœur de l’histoire de MoonBeam. C’est un récit qui semble à nos yeux de la pure fiction mais qui est en réalité encore très proche, voire exactement, le quotidien de nombreux enfants au cœur des sectes de nos jours. C’est un roman coup de poing dans lequel on vit réellement la tentative de MoonBeam pour reprendre contact avec le monde extérieur, avec la réalité.

Mais bien au-delà, c’est aussi un roman qui dérange sur un sujet que l’on aborde peu, encore trop souvent tabou. Ici, on aborde un point de vue assez neutre, qui n’accuse aucun des deux partis même si les faits (qui restent inspirés de faits réels) sont décrits en détail.

Les personnages sont profonds, bien exploités et les caractères de chacun sont en accord avec ce qu’ils ont vécu. Leurs convictions sont ancrées en eux. On apprécie la vraisemblance du récit qui suit l’évolution de l’héroïne découvrant le monde extérieur, tout en se méfiant avec raison du psychologue et des équipes qui encadrent cette réadaptation. Une fois n’est pas coutume, c’est vraiment MoonBeam qui m’a tapé dans l’œil avec ses réflexions internes très intéressantes.

C’est une très bonne lecture qui se dévore et qui pourra plaire autant aux adeptes de romans réalistes qu’aux lecteurs friands d’action et d’imaginaire. Par le feu s’adresse à tous et reste en tête longtemps après lecture, c’est un coup de cœur !

                                            Percutant !
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