Henrik Ibsen
Extrait : HELMER : Oh ! c'est révoltant ! Tu peux donc manquer à tes devoirs les plus sacrés. NORA : Que considères-tu comme mes devoirs les plus sacrés ? HELMER : Ai-je besoin de te le dire ? Est-ce que ce ne sont pas tes devoirs envers ton mari et tes enfants ? NORA : J'ai d'autres devoirs tout aussi sacrés. HELMER : Mais non ! De quels devoirs pourrait-il s'agir ? NORA : Mes devoirs envers moi-même. HELMER : Tu es avant tout une épouse et une mère. NORA : Je ne crois plus à cela. Je crois que je suis avant tout un être humain, au même titre que toi... ou que je dois en tout cas essayer de le devenir. Je sais bien que la plupart des gens sont d'accord avec toi, Torvald, qu'on trouve ce genre de choses dans les livres. Mais je ne peux plus me contenter de ce que disent la plupart des gens et de ce qui est écrit dans les livres. Je dois réfléchir à ces choses-là par moi-même pour essayer d'y voir plus clair. Chronique : Une Maison de Poupée est une pièce de théâtre Norvégienne écrite par Henrik Ibsen en 1879, traduite (dans mon cas) par Eloi Recoing, publié chez Babel. Je ne pensais pas qu'un livre lu dans le cadre de mes études me toucherai autant, et je suis donc très heureuse de le compter parmi mes chroniques ! L'histoire se déroule en 1879, chez les Helmer. Lui, Torvald, est avocat en passe de devenir directeur de banque et d'oublier tous ses soucis d'argent, elle, Nora, est une jeune femme candide et innocente, ne souhaitant que le bonheur de tous. Présentée comme insouciante et enfantine, elle cache pourtant un lourd sercret, élément déclencheur de l'histoire. Personne ne pense Nora capable d'agir en femme responsable, mais en tant que lectrice et en tant que femme, soutenir et croire en Nora pendant ma lecture a été assez plaisant. La jeune femme va user (et abuser!) de stratagèmes pour que chaque membre de sa famille n'ai à se soucier que de ses petits problèmes, et que le groupe familiale paraisse unis et très heureux. La traduction est fluide, je ne parle ni n'écrit le Norvégien mais elle doit être suffisamment fidèle puisque c'est la version officielle au programme pour les concours ingénieurs de 2017. Chaque personnage possède une part d'histoire sombre, et cela m'a plu : aucun d'entre eux n'est complètement blanc, et l'évolution de Nora tout au long du livre est progressive, fluide, on ne se voit pas choqué de ses décisions. On comprend que l'acte (et surtout les derniers dialogues) sont réfléchit, Nora n'est plus la même. Rapide à lire de part son format (pièce de théâtre) et sa longueur, ce fut ma première pièce « contemporaine » ayant lu beaucoup de pièces de la grèce antique. Et c'est un pari réussi puisque j'ai vraiment accroché, je me suis indignée du traitement des femmes à cette époque, je me suis réjoui des décisions de Nora, j'ai pris peur face aux promesses malsaines d'autres personnages, J'ai compris parfaitement les réactions de chacun, . Et j'attends avec impatience le moment où on l'étudiera en cours ! C'est un livre parfait en réponse à tout ceux qui n'ont jamais été touchés, ou satisfaits de livres au programme, sans ça, je ne serai sûrement jamais tombé sur cette pépite ! ❀ Lecture agréable ❀
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