Charlène Gros-Piron Numérique Auto-éditions 228 pages Voir la fiche sur Livraddict Extrait : — Je ne t’aime plus, croassai-je. Putain, que je mentais bien. Non, pas du tout, en fait. — Ce n’est pas l’impression que tu m’as donnée tout à l’heure. Connard. Il avait cependant réussi à me remémorer la sensation de ses lèvres sur les miennes. Je manquai jurer à haute voix. Pourquoi insistait-il ainsi ? — Je ne reviendrai pas avec toi, assénai-je franchement. — C’est ce qu’on va voir ! Chronique : Charlène se lance dans l’auto-édition avec sa nouvelle saga Projet Espoir. La connaissant depuis l’un de ses romans précédents (Le Masque du silence) que j’avais beaucoup apprécié, j’étais curieuse de découvrir ce qu’elle pouvait nous offrir dans un autre univers. On découvre Daphné, une jeune femme membre d’une caste un peu spéciale. Elle fait en effet partie d’une portion de la population capable de voir et d’éliminer les Obscurs, des créatures brumeuses se nourrissant du désespoir et du négatif qu’émet le commun des mortels. Si Daphné est la meilleure dans son domaine, elle cache de lourds secrets et un passé assez sombre qu’elle va devoir appréhender pour tout simplement survivre à son quotidien mouvementé. C’est l’idée principale, l’univers annoncé, le résumé et la façon qu’a Charlène de présenter son roman qui m’ont convaincue de lire ce livre. Mais pour moi, malheureusement, le positif s’arrête ici. Pendant ma lecture, j’ai eu la sensation d’un manque de travail éditorial sur ce premier opus, tant au niveau de la forme que du fond. J’ai été gênée par les fautes d’orthographe, les oublis de lettres ou de mots… des erreurs que le recours à une correction professionnelle aurait pu éviter. Ces éléments ne dérangeront peut-être pas tous les lecteurs mais, pour ma part, c’est un aspect qui peut rapidement m’empêcher de me plonger entièrement dans la lecture d’un roman, comme ce fut le cas avec Projet Espoir, malgré l’envie que j’avais de découvrir son univers. À propos des problèmes de fond, je n’ai pas accroché avec Daphné, le personnage principal. Son passé est intéressant, mais sa manière d’agresser les autres à chacune de ses phrases, impliquant des gros mots à toutes les pages du roman, m’a tout simplement exaspérée. Je pense qu’il serait tout à fait possible de construire un personnage de roman au caractère fort sans forcément lui attribuer un vocabulaire agressif et vulgaire aussi présent. J’aurais aussi aimé que les autres personnages soient plus approfondis, afin qu’on puisse vraiment s’immerger dans un univers qui avait pourtant le potentiel d’être complet, complexe et surtout solide pour les prochains tomes. D’autres éléments m’ont paru incohérents. Je pense notamment au passage où Daphné prend les rênes d’une fuite après une attaque dans une ville qu’elle ne connaît pas tandis que son supérieur qui l’accompagne, surentraîné et œuvrant sur le secteur depuis de nombreuses années, reste stoïque. J’ai trouvé invraisemblable, à la fin de cette fuite, que leurs ennemis ne parviennent pas à les toucher durant les dix mètres restants malgré le fait qu’ils gagnent du terrain et qu’ils ne soient plus qu’à quelques dixièmes de seconde des héros. À mon sens, les notions de temps et de distance restent à revoir. Cela est d’autant plus perturbant quand on sait qu’un simple contact tue nos héros. Je pourrais en citer d’autres et c’est dommage, car je pense que ces incohérences auraient pu être arrangées par des corrections éditoriales, ce qui aurait rendu ma lecture beaucoup plus fluide et intéressante. Pour résumer, si l’idée des Obscures et l’univers créé par Charlène étaient vraiment prometteurs, les trop nombreuses maladresses dues d’après moi à l’absence de relecture éditoriale et linguistique professionnelle m’ont empêchée d’apprécier ce roman. 🏢 Malheureusement, une déception. ⭐
1 Commentaire
9/4/2019 20:34:54
Ce n'est pas le genre de retour très facile à écrire, mais au moins, tu es honnête avec tes abonnés. Ta chronique reste argumentée, et c'est super. Dommage que cela ait été une déception pour toi, mais ça arrive, malheureusement...
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