Extrait :
Je vole dans un air pourri, Empli de phalènes et d’éclats de verre. Je t’envahis et te vénère Et tu rampes comme un ver Bénie soit ta jugulaire, Source infinie de vie ! Chronique : Vous qui avez aimé Vert-de-Lierre, retrouvez Louise Le Bars dans cette nouvelle expérience vampirique. Cette fois, point de jardin luxuriant mais plutôt un voyage à travers les siècles auprès d’un Asphodel sombre à souhaite. Le tout illustré par Flokera s’il vous plaît ! (Non mais regardez moi cette Asphodèle sur la photo, il vous FAUT ce roman illustré) Le roman s’articule en épisodes de la vie d’Asphodel, entrecoupé d’intermède qui lèvent petit à petit le voile sur un mystère presque aussi vieux que notre vampire. Aux côtés d’Asphodel, nous faisons la rencontre de sept femmes, sept meurtres qui ont marqué la longue existence d’un homme solitaire. Et durant les intermèdes, on assiste à la naissance d’une entité très particulière qui découvre le monde à sa manière. Retrouver la plume de Louise est un pur plaisir. Toujours aussi délicieuse, elle se prête encore une fois parfaitement au genre du roman. Louise instaure une ambiance mystique qui nous enveloppe dans le surnaturel au détour des premières pages. L’intrigue est totalement différente des classiques histoires à longues canines qu’on connaît et qu’on a tous déjà trop vus, on retrouve l’essence même de ce qu’est cette créature : un monstre. Même si l’amour reste au centre de ses aventures, Asphodel a une manière bien à lui d’appréhender ce sentiment. En un clin d’œil, nous voilà envoûtés et entraînés aux côtés du vampire de ces dames. De l’autre côté, suivre cette naissance atypique d’une jeune fille livrée à elle-même s’oppose vraiment à l’omniscience d’Asphodel. Malgré l’environnement sombre du récit, il se dégage une douceur surprenante de ces passages. Si l’enchaînement des scènes est un peu décousu, dû principalement à l’alternance avec les intermèdes, le twist final est totalement inattendu et pourtant, tellement logique. Le choc des récits nous invite à reprendre le roman depuis le début pour comprendre à quel moment l’autrice nous dévoile les indices sans que nous y prenions garde. Mais nous ne pouvons pas en vouloir à l’autrice de nous avoir berné : suivre ces personnages était tellement captivant que nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous même d’être passé à côté de ces indices ! Cependant, même si cela fait partie du personnage, je dois avouer qu’Asphodel n’a pas mon assentiment sur toutes ses réflexions. En revanche, j’ai beaucoup aimé la force du personnage de Meredith, rousse flamboyante, ensorcelante. Astrée, malgré tout son être et ses actes, reste un personnage attendrissant. Cette œuvre est une ode à la beauté féminine, un deuxième roman engagé et brillamment réussi pour Louise. Les illustrations de Flokera qui ponctuent l’œuvre et la mise en page soigneusement travaillée ajoutent à vous plonger au cœur des rencontres entre les différents personnages. La version prestige vous offrira en plus, la présence d’un objet d’art sur vos étagères. Asphodel est assurément LE livre vampirique à posséder dans ses rayons. Délicieusement captivant
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Extrait :
« L'étang de Berre a mauvaise presse. Mais nous, on l'aime. On vit autour. On vit avec. Et même parfois, on vit dedans... C'est tout cela que nous avons voulu raconter ensemble. L'étang de Berre, il faut en prendre soin, il faut le cajoler. Non pas pour en faire un musée, mais comme un bien commun. Alors que se développent les initiatives pour sa réhabilitation, j'ai proposé à des écrivaines et des écrivains du pourtour d'y contribuer la plume à la main. Une forme de réhabilitation littéraire, en somme. Nous avons voulu cette pluie de mots, d'images, d'émotions, d'histoires... Parce que notre étang n'est pas qu'une masse d'eau : il est le théâtre de nos vies. Et nous en sommes fiers. » Pierre Dharréville Chronique : Lorsque je croise un recueil de nouvelles sur l’étang autour duquel j’ai grandi, il est évident que celui-ci termine sur mes étagères. Avec une rencontre des auteurs locaux à la clé, c’était une belle découverte locale. Pas de résumé ici, puisque ce sont dix auteurs et autrices qui nous content chacun leur vision de l’étang de Berre, qu’on l’aime, qu’on grandisse avec lui ou qu’on le découvre au grès d’un déménagement. L’étang est riche en histoire et en légendes et ce recueil aborde aussi bien la transmission aux générations que la défense de sa biodiversité, ses usines ou son célèbre canal du Rove. Cette diversité dans les approches est vraiment un point positif de ce roman. On découvre certains auteurs ayant choisi d’accuser les industries installées, d’autres les défendant, si bien que chacun y trouve son compte et des arguments pour chaque point de vue. Le voyage à travers les différentes époques, de l’histoire de famille jusqu’au partage des légendes et anecdotes intergénérationnelles permet de s’évader tout en découvrant une partie de la Provence souvent décriée. Mireille Calmel a offert à ce recueil la première nouvelle et elle nous plonge immédiatement dans l’ambiance et l’attachement d’une famille à ses racines provençales et aux rumeurs locales. On entendrait presque les cigales en lisant ces quelques lignes ! D’autres nouvelles comme celle de Jo Ros exploitent le partage omniprésent pour conserver la culture particulière du pourtour de notre étang. J’ai cependant regretté deux petites choses en parcourant les différentes nouvelles. A mon sens, il y avait beaucoup trop d’énumérations et toujours des explications sur l’implantation des usines, les plages qui entourent l’étang, les différentes villes ou encore l’épisode du canal du Rove. Pour quelqu’un qui ne connaît pas la région, cela peut-être très instructif. Mais pour les habitants du coin, ça devient vite redondant : on connaît la chanson ! Le deuxième aspect qui m’a manqué, c’est que sur les dix nouvelles du recueil, très peu concernent l’ouest de l’étang. Elles se basent pratiquement toutes à l’est (encore une fois, pour ceux qui ne sont pas du coin, ça ne dérangera pas. Mais j’aurai aimé en apprendre plus ou évoluer aussi dans d’autres villes). Finalement, c’est un recueil qui vaut le détour. Les plumes des auteurs sont agréables, chaque intrigue est différente, on y mêle imaginaire, historique et contemporain. Ce recueil plaira à ceux qui veulent voyager et découvrir les racines d’une région sans forcément bouger du canapé ! Si vous souhaitez découvrir l’étang de Berre sous un nouvel angle, ce recueil est le livre qu’il vous faut. Un retour aux sources Extrait : Fatia me l'avait dit : "C'est une guerre." Elle avait raison. Là où elle se trompait, c'est que ce n'était pas une guerre contre le reste de l'humanité, c'était une guerre contre nous-mêmes. Contre le désespoir, contre la culpabilité, contre la honte. Contre tout ce qu'on essayait de nous inculquer depuis toujours. Ce roman fait partie des finalistes du #PLIB2020 #ISBN9782812618291
Chronique : Félines fait partie de ces romans finalistes que je n’aurais jamais lu sans le prix. Le fait de le lire aussi proche de la deadline implique d’avoir vu passer de nombreux avis sur les réseaux sociaux. Si la majorité est positive, les aspects mitigés pointés par certains sont rarement ceux que je pardonne dans mes lectures. Pour en avoir le cœur net, je me suis donc plongée dedans. Une Mutation atteint depuis quelques temps les adolescentes du monde entier. Leurs corps se couvrent de poils, leurs sens s’aiguisent, on les appelle les Félines. En face, le reste de l’humanité ne comprend pas cette soudaine transformation. Et ce que les hommes ne comprennent pas, ce dont ils ont peur, ils le pourchassent et le discriminent. Commence alors un combat de ces jeunes filles pour la liberté et la reconnaissance de leur condition humaine. Ce roman comporte des qualités, c’est un ouvrage de qualité qui se lit bien et rapidement. Les mots de l’auteur glissent sous nos yeux et j’ai passé un bon moment divertissant avec les personnages de ce roman. Cependant, si je reconnais les côtés qui ont plu aux autres, ils m’ont dans le meilleur des cas laissée indifférente. En effet, les moqueries entre les jeunes filles, le traitement infantilisant sans qu’aucun parent ou presque ne réagisse, les personnages assez clichés au détour de chaque page, les réactions irréfléchies ou incohérentes donnent un résultat moins bon que ce que le roman aurait pu être. L’idée était prometteuse, la réalisation est moins convaincante et c’est dommage. On a parfois l’impression que l’auteur a voulu défendre toutes les causes à la fois et le message principal sur la tolérance et la différence est brouillé dans la masse alors qu’il aurait pu porter beaucoup plus haut ce récit. En revanche, les transformations, les sensations des Félines sont bien retranscrites. On visualise la situation aisément et ça nous permet une immersion plutôt réussie. Je pense que c’est grâce à cette immersion et à la mise en page très aérée que je suis allée au bout. La fin et son côté ouvert sont une bonne surprise, dans la globalité c’était une lecture sympa. Finalement, pour moi ce roman était une lecture sympa, une découverte que je n’aurais assurément pas faite sans le PLIB. Je ne regrette pas l’aventure mais ce roman n’est pas un coup de cœur à cause de ses maladresses et il ne restera pas dans les livres de l’année pour moi. Un message important, qui aurait pu être mieux amené Extrait : Le major général Grant est désormais à la tête de notre armée du Tennessee. Il paraît que le président Lincoln lui-même est intervenu dans cette histoire. Nous sommes en guerre, et nos gradés se chamaillent comme des gamins pour savoir lequel d’entre eux sera le plus haut sur son cheval pendant que nous pataugeons dans la bouillasse. Ce roman fait partie des finalistes du #PLIB2020 #ISBN9782366294774
Chronique : Bien que cette lecture ne soit pas le premier ouvrage de l’auteur que je découvre, la longueur et l’aspect roman en font le premier livre adulte. Ici, la touche de fantastique en le personnage de la mort est très discrète mais le contexte est tout aussi passionnant à découvrir qu’un nouveau monde. Mais avant de se lancer dans le vif du sujet, parlons de cet écrin que nous offrent les éditions ActuSF : les dorures, l'illustration, la version hardback... tout pour faire de ce roman, un véritable objet de collection. Je suis sous le charme du travail éditorial réalisé sur ce livre ! L’auteur nous livre un récit sur la guerre de Sécession brut, s’appuyant sur les faits et documents de l’époque qu’il a lui-même traduit ou travaillé pour nous plonger au plus près des batailles, des décisions stratégiques, tout en intégrant des soldats du front, bien éloignés de toutes ces subtilités. Du début jusqu’aux signatures des accords de paix, et même un peu après, il nous propose une multitude de points de vus et un récit qui instruit autant qu’il divertit. On apprécie sa plume et le rythme des chapitres : ces derniers sont très courts et nous permettent de jongler entre les différents points de vue afin d’avoir une vision globale, année par année, de cette guerre. Retrouver l’exactitude de l’auteur sur des faits historiques confirme mon attrait pour ses œuvres : J.L. Del Socorro est une référence des récits historiques, il incorpore un soupçon de fantastique qui apporte une dimension touchante sur les victimes, qu’elles soient du Nord ou du Sud, de cette terrible époque. Si c’est une époque que je ne connaissais pas et que j’ai adoré découvrir au travers de ce récit, je dois avouer que l’avant dernière partie m’a semblée très longue. Cette guerre qui s’éternise au front se ressent aussi sur le papier malgré les chapitres très courts. De même, dans le cadre du PLIB, la touche de fantastique était peut-être un peu trop légère. Ça n’enlève rien à la qualité du récit, mais pour ce contexte, j’en attendais légèrement plus. La diversité des personnages nous permet d’appréhender la guerre dans sa totalité : du haut de l’échelle à ceux qui pataugent dans la boue, du président militant pour l’abolition de l’esclavage à ceux qui rejettent leurs propres enfants pour des avis divergents concernant la condition des noirs. Cette quantité importante de points de vue pourra en perdre plus d’un. Il m’a fallu près de 370 pages avant d’être complètement à l’aise et de naviguer d’un point de vue à l’autre sans me demander qui est qui, pour quel camp, sur quel front. Les surnoms définissant les points de vue sont bien représentatifs des personnages mais ils contribuent aussi à perdre le lecteur en multipliant les dénominations des personnages. Toutefois on s’attache à eux, on prie pour la survie, la victoire ou la défaite. En particulier, j’ai aimé suivre La Fille de Rage, l’affranchie qui n’est pas vraiment libre et La capitaine qui force le destin. Enfin, un petit mot sur la nouvelle présente à la fin du récit. Celle-ci achève le récit en narrant l’aventure d’un esclave qui s’échappe dans une boîte avant le début de la guerre et peut constituer la morale de ce roman : Cette guerre était meurtrière, difficile, mais elle s’achève dans l’espoir d’un monde où tous les hommes sont égaux. J.L. Del Socorro est vraiment un auteur à découvrir dans le paysage français pour la qualité de ses écrits. Une découverte instructive #PLIB2020 #ISBN9782367406602 Extrait : - Qu'est-ce que je peux faire pour réparer? La delphine ne répondit pas ou bien il ne la comprenait pas. Elle continua à nager autour de lui. Et peut-être qu'en réalité, il n'y avait aucune réponse à donner, parce qu'il ne pouvait rien faire. On ne pouvait plus réparer. Ce roman fait partie des finalistes du Chronique Aurélie Wellenstein est l’une de ces autrices qui secouent le paysage littéraire depuis quelques années. Dans le cadre du PLIB 2020, j’ai enfin eu l’occasion de la découvrir au travers de ce récit finaliste. Et ce qu’on ne peut pas nier, c’est son engagement sur des problématiques d’avenir. (Et avant d'entrer dans le détail, on en parle de cette couverture sublime d'Aurélien Police ?) Dans un futur où toutes les mers du globe se sont retirées, où les animaux marins ont été exterminés et reviennent hanter les rares humains survivants, les exorcistes sont le salut de ces bastions d’humanité. Oural est l’un d’eux : à chaque marée, il protège et balaye les fantômes venus arracher les âmes de ceux qui les ont éliminés. Mais voilà, lors d’une montée de ces eaux maudites, l’exorciste se voit capturé par un capitaine pirate qui l’embarque dans une folle mission ayant pourtant un but fou : faire revenir les eaux. L’univers est criant de vérité. Si on peut avoir du mal à imaginer de réelles marées fantômes, les causes et comportements qui ont mené à cette situation, eux, sont bien réels. L’autrice dénonce les agissements qui ont cours et l’extinction de masse à laquelle l’humanité contribue, parfois sans le voir ou en l’ignorant délibérément. Elle n’a pas peur de dire les choses et nous délivre les faits, bien renseignée sur ce qui se passe dans nos océans jusque dans les moindres détails (et ça fait peur). L’intrigue est percutante, deux hommes se battent pour la même chose avec des points de vue et des objectifs tout à fait différents, non sans évolution et remise en question. La plume de l’autrice est très directe, elle ne s’embarrasse pas de fioritures inutiles et n’a pas peur des mots forts. Ici, cela donne un résultat particulièrement saisissant : il est urgent de réagir. Son style se prête particulièrement bien à ce type de récit mais c’est un style avec lequel je n’accroche personnellement pas. C’est en partie pour cela que je n’ai pas été embarquée totalement dans l’aventure. Je suis restée spectatrice des aventures d’Oural. En partie, car les personnages y sont aussi pour quelque chose. Les relations entre eux sont très bien travaillées, mais Oural n’est pas un protagoniste que j’ai aimé suivre. J’avais l’impression qu’il était lui-même passif face à ses aventures. L’exploitation des échanges entre fantôme et humain, l’exploration de l’âme et de la brèche font au contraire partie de ce que j’ai préféré : les particularités de certains personnages et le lien qui unit Trellia et Oural sont fascinants et c’est là qu’on reconnaît l’énorme travail de cohérence qu’il y a derrière ce roman. Ce roman alarme sur la gravité de la situation. Réagissons. Un roman percutant. Extrait :
"Grenade, Amsterdam, Carcassonne, Londres, Vienne, La Rochelle, Montréal, New York, La Havane, Édimbourg... Peut-être avez-vous déjà arpenté quelques unes de ces villes et apprécié leur beauté unique. Mais êtes-vous sûr(e) de les connaître vraiment ?" Chronique Nathalie Bagadey est l’une des références de l’auto-édition française qui propose des ouvrages d’une grande qualité. Ainsi, je me devais de découvrir sa plume et ses œuvres et j’ai eu l’occasion de la rencontrer à Yggdrasil 2020 à Lyon. J’ai donc décidé de commencer ma découverte par ce recueil de nouvelles qui promet un voyage dans dix villes différentes. Le recueil s’ouvre sur un prologue plutôt mystérieux et une épopée au cœur de Grenade. Si la nouvelle présente une légende fort intéressante, le lien avec le prologue reste bien flou. Cette première nouvelle nous plonge dans l’ambiance entre légendes et réalité. Dans les nouvelles suivantes, Nathalie Bagadey nous fait découvrir des histoires réelles, des légendes peu connues aux côtés de Genny qui se construit petit à petit au fil de ses aventures. On visite Amsterdam et l’éternelle Anne Franck, Carcassonne à l’allure unique. Le mystère qui entoure le prologue reste entier à ce niveau-là du recueil et j’ai adoré me creuser la tête pour comprendre. Londres la mystérieuse marque un tournant dans le récit et dans la vie de notre héroïne. Peter Pan est un récit que j’ai adoré découvrir sous la plume de Nathalie ! Et puis viennent des moments plus sombres mais avec une destination ajoutée sur ma liste de voyage en la ville de Vienne. La Rochelle conclu ce virage à 180 degrés que prend le recueil avec une légende qui peut faire écho chez de nombreuses personnes. Et on atterrit presque immédiatement à Montréal, qui est de loin ma nouvelle préférée (inutile de préciser pourquoi ?). Ce fut un véritable retour dans cette ville que j’aime tant. J’y ai retrouvé la vie, les paysages, le métro et tout ce qui m’a conquis lors de ma propre expérience sur place. Genny est sur un nouveau départ et moi j’étais prête à refaire mes valises… Enfin, les trois dernières nouvelles achèvent de nous orienter sur le grand final. A New-York, j’ai beaucoup aimé le parallèle entre la visite de la ville si grande, si active, et la vie privée de Genny. Je pense que si j’allais un jour à New-York, j’aimerai suivre son parcours ! La Havane achève de nous donner envie de réserver notre billet d’avion, mais c’est bien Edimbourg et son parcours littéraire qui conclue ce recueil, sans toutefois nous offrir le fin mot de l’histoire : il faut attendre l’épilogue pour que tout s’imbrique parfaitement et j’adore les romans qui arrivent à me surprendre jusqu’à la dernière phrase. Globalement, le texte est bien travaillé et l’intrigue qui lie les nouvelles est prenante. Je n’ai pas visité toutes ces villes, mais pour celles où je suis allée, l’ambiance retranscrite dans les nouvelles correspond parfaitement à mon sentiment sur place. Je ne peux que remercier Nathalie Bagadey de m’avoir ainsi fait voyager au fil des pages. Amateurs de découvertes, de suspens, de légendes et autres anecdotes du monde, je vous conseille ce recueil qui est une excellente entrée en matière pour vous ouvrir aux œuvres que propose cette autrice indépendante. On part quand ? Extrait :
Toute la nuit, la fête a battu son plein. Les clanés ont mangé, bu et chanté, en mémoire d’Édison. Ils ont Dansé aussi. Quel spectacle ! Même moi, j’ai pu participer un peu, me mêlant aux familles de Glaneurs et de Chasseurs, pour esquisser quelques mouvements maladroits, quelques pirouettes titubantes et de modestes arabesques, pour ne pas dire des gesticulations ridicules. Céleste, la femme de Polar, est venu m’ébouriffer les cheveux, me faisant monter les larmes aux yeux. Il n’y avait qu’Édison, Cligno ou Aube, pour oser m’adresser un geste affectueux. Puis j’ai admiré les Danseurs, qui ont investi tout l’espace entre les braseros, pour nous offrir une démonstration grandiose de leurs aptitudes physiques. Les voir ainsi sauter et virevolter, entre la lueur chaude des flammes et les ombres glaciales au-delà du cercle de lumière. Pas d’enjeu cette nuit. Pas encore. Chronique : Après avoir découvert l’autrice au travers de Marraine que j’avais apprécié, je ne pouvais pas refuser la découverte du premier tome de Fanal. Surtout quand la couverture est aussi belle ! Retour sur une très bonne lecture. Fanal est un Sans Clan. Dans un monde où la Terre est devenue hostile et où les hommes peinent à survivre au milieu des fantômes de nos villes passées, il est recueilli par Edison, chef du clan Ardent. Mais lorsque celui-ci n’est plus en capacité de le protéger du monde extérieur, Fanal se retrouve abandonné aux portes de Contre-Jour, la seule école encore existante. Mais voilà, à l’extérieur, l’individualité du clan compte plus que tout, serait-ce la même chose au sein de l’école ou peut-on compter sur les autres ? Tout d’abord, retrouver la plume d’Emilie a été un véritable régal. J’aime son style direct, qui ne passe pas par quatre chemins. Dans ce roman, l’humour qui était présent derrière chaque phrase dans Marraine est aux abonnés absents, mais ce n’est pas déplaisant, loin de là ! Fanal mène une vie difficile et les injustices auxquelles il est confronté enlèvent toute envie de plaisanter. L’intrigue est plutôt complexe. Si l’autrice nous donne des objectifs simples, on sent derrière que quelque chose de plus grand se prépare pour Fanal et l’exploration de l’univers. C’est un premier tome qui n’est pas dénué d’action ou de buts et on apprécie tous ces passages dynamiques qui n’oublient pas de nous présenter l’univers dans lequel évolue notre héros. J’ai cependant parfois un peu décroché, car je prenais des décisions différentes de celles des protagonistes, ça arrive. Ce que j’ai aimé par-dessus tout, ce sont les combats. Emilie nous parle d’un mode de défense qui est devenu un sport national et qui fait la fierté des clans et des champions : la Danse. A chaque description, j’avais l’impression de suivre un match de capoeira. Cette manière de décrire les affrontements amène une réelle poésie habituellement évitée dans ces passages. En ce qui concerne les personnages, Chandelle m’a beaucoup marqué car elle a un des caractères les plus forts du roman. J’ai aussi apprécié la voir en train de Danser. Au-delà d’un personnage en particulier, ce sont les relations et surtout, le fait de ne pas réellement savoir à qui faire confiance que ce soit à l’extérieur ou dans l’école. On ne sait pas à qui se fier, deux personnages au comportement semblable cacheront des personnalités et des secrets totalement différents. On est ainsi tenus en haleine tout au long du roman et le final nous précipite dans une situation assez imprévisible. La fin du premier tome appelle directement à la lecture du deuxième, alors soyez-prêts ! Je veux Danser ! #PLIB2020 #ISBN9782290163580 Extrait : Par précaution, l’Empereur-Dieu accordait davantage d’attention aux Rapiécés – coupables de délits mineurs ou ayant eu le tort de faire partie de l’entourage d’un aspirant dissident – qu’au reste de ses sujets. Nous étions surveillés jusque dans nos moindres réflexions, constamment sur la sellette. Et nos corps amputés et contrefaits se chargeaient invariablement de nous rappeler l’existence de ce couperet au-dessus de nos têtes – l’étape suivante, au plus infime des incidents, étant l’Arbre aux Suppliciés. Ce roman fait partie des finalistes du Chronique : Il y a cinq finalistes et il me faut donc découvrir chacun de ces titres. Même si les règles font que j’ai parfaitement le droit d’arrêter au bout de 10% ma lecture, j’aime aller au bout du récit pour pouvoir vous présenter une chronique en toute connaissance de cause. C’est donc après avoir refermé ce premier tome en lecture commune avec @stranger_féline que je peux vous affirmer que, malheureusement, mon aventure avec Georgia Caldera s’arrêtera là. Céphise est une jeune femme ayant tout perdu quelques années auparavant. Sa famille, son frère, ses membres remplacés par des prothèses et sa place légitime dans la société quand elle est devenue une Rapiécée. Depuis, elle ne vit que pour se venger de l’Ombre, premier exécuteur des dieux qui châtie chaque semaine les récalcitrants. L’univers est bien la seule chose à mes yeux qui est un point positif. Il rengorge de secrets et le lien avec notre présent paraît bien fouillé. C’est sans doute l’unique point qui m’a convaincu dans ma lecture. Je n’ai pas été charmée par la plume, mais elle n’est pas désagréable pour autant. L’histoire, en revanche, n’a jamais vraiment démarré pour moi. Les codes entre personnages et la place de chacun sont très longs à se mettre en place et les redites sont nombreuses avec l’alternance des points de vue. C’est un tome d’introduction, mais rien ne m’a suffisamment accroché pour que j'ai envie de continuer l'aventure. Les descriptions des uns sur les autres sont lourdes, j’ai soufflé plus d’une fois sous les remarques de Verlaine. Tout ce que j'aurai retenu c'est que le décolleté de mademoiselle plaît à monsieur et qu'il possède lui-même de fabuleux et longs cils noirs, bien fournis, alors que je suis persuadée que ces personnages ont du potentiel. Entre les personnages, les relations ne sont d'ailleurs pas mémorables et seule l’intrigue autour de Proserpine mériterait d’être suivie pour moi. On n’en apprend pas suffisamment dans ce premier tome trop maladroit dans l’exploitation des personnages pour que je sois intriguée par la suite. De plus, suite à mes craintes concernant les habitudes de romance de l’autrice, on m’avait rassuré quant à l’absence de relation de ce type dans ce roman. Mais ce que j’y ai trouvé s’assimile tout de même à une relation romancée bien classique et surtout, bien clichée à mes yeux. Ce roman n’était donc pas pour moi. Malheureusement, ce n’est donc certainement pas ce roman qui aura mon vote pour le PLIB de cette année. Une lecture très laborieuse Extrait :
— On va où, Daph’ ? — Une soirée au Paradise. Je ne sais pas si tu connais, c’est un petit bar vers Bastille, la prog devrait te plaire. Je ne crois pas qu’il y ait de live ce soir, mais ils font régulièrement venir des groupes. — Ils passent du Manson ? — Il n’y a pas que Manson, dans la vie… — Hérétique. — … mais oui, ça arrive, continue-t-elle, sans prêter attention à mon interruption. — Tu le vends bien, ton Paradise. Y a un dress code ? — Viens comme tu es. — La version Nirvana ou MacDo ? — Lucie ! Va te préparer et arrête de polémiquer à chaque mot qui sort de ma bouche. Tu n’es pas Robert Downey Junior. Chronique : Dur dur de passer après la chronique de Lou des bois ! Après certaines aventures peu concluantes en romances, je me suis laissé tenter par le dernier sorti de Morgane Stankiewiez aux éditions Fleur d’Absinthe, car il ne faut jamais rester sur un échec pas vrai ? Et contre toute attente, j’ai passé un bon moment en compagnie de Lucie et son entourage. Lucie est une jeune femme ayant vécu une relation qui l’a détruite, mais nous n’en savons pas plus. Elle est plutôt du style « canap’/série » pour une bonne soirée et Daphnée, sa colocataire, désespère de la voir se reconstruire. Pour ajouter à la situation, le job qu’occupe Lucie n’est pas vraiment celui de ses rêves et sa famille n’est pas vraiment en phase avec ses choix de vie. Mais Lucie est joueuse et prête à relever un tout petit défi de dix minutes pour sa fierté personnelle… Tenez-vous bien, j’ai bien aimé ce roman. Le ton est piquant, l’humour comme je les aime. La plume de Morgane (que je ne découvre que maintenant, je vous entends vous indigner oui) est très agréable et nous plonge avec aisance dans cette tranche de vie où les personnages sont malgré tout malmenés. Les clins d’œil aux autres œuvres de l’autrice sont appréciables car ils ne sont pas trop présents. C’est une romance plutôt sympathique à lire que nous offre ici l’autrice. Bon, on ne va pas se mentir, le tout reste quand même un peu trop fleur bleue pour moi (mais ça, je le sais en ouvrant n’importe quel ouvrage estampillé romance, ce n’est clairement pas un défaut du livre, mais plutôt chez moi). De ce fait, certaines réactions de Lucie notamment m’ont semblées un peu incongrues, je n’en dirais pas plus pour ne pas divulgâcher votre lecture. Les personnages ont tout de même su m’accrocher : ils ont tous des valeurs et des faiblesses, ce qui les rends d’autant plus réalistes. La répartie est au rendez-vous et chacun peut se targuer d’une belle évolution. On apprécie le caractère enjoué et plein de vie de Daphné, qui s’oppose parfaitement à notre Lucie défaitiste. Ces femmes sont attachantes à leur manière et nous rappellent que chaque relation est unique. Dix minutes est ma première lecture du label Fleur d’Absinthe. On y retrouve cette particularité assumée qui marque chaque parution de la maison d’édition, qui fait de chaque roman une œuvre unique que l’on ne peut pas placer dans une case. Morgane nous partage ici de beaux messages de tolérance et des sujets parfois dérangeants pour certains et ce, sans aucun tabou. L’ouverture sur le monde, l’acceptation de soi et des autres en font une œuvre qui s’inscrit définitivement dans la ligne éditoriale du label : des romans forts, de l’espoir et de la réflexion. Pour un roman doux et piquant à la fois, n’hésitez plus, c’est du côté de Dix minutes que ça se passe ! Une belle lecture ! #ISBN9782367407043 Extrait - Cette légende dont tu as parlé, avec la pluie, c’est quoi exactement ? demanda Mina. - Les noces de la renarde ? - Oui, insista Mina. - Il s’agit d’une procession nocturne qui accompagne le mariage d’un renard dans le folklore japonais. Cela correspond aussi aux rares pluies d’été par temps dégagé. Ce n’est qu’une vieille légende de campagne, fit remarquer la miko. Ce roman fait partie des sélectionnés du Chronique Dans ma PAL depuis bientôt un an, il aura fallu une sélection pour le #PLIB2020 pour que je découvre la plume de Floriane Soulas. C’est qu’ouvrir ce gros pavé, ça demandait du courage ! Mais finalement, il se lit assez vite et laisse un souvenir plutôt positif. Ici, on suit deux histoires en parallèle. L’une, de nos jours, raconte le quotidien d’une jeune lycéenne capable de distinguer les êtres décédés et surnaturels depuis toujours. Son père, disparu il y a longtemps, ne lui a jamais transmis les dessous de ce fardeau. A une autre époque, un clan de Kitsune vivant dans les montagnes côtoie parfois d’un peu trop près les humains du village voisin. L’une d’entre elles s’interroge et serait bien tentée de commettre l’irréparable : entrer en contact avec eux… Je découvre avec ce roman la plume de Floriane Soulas que j’aime beaucoup. Ma première plongée dans un roman aux inspirations de légendes japonaises est donc une réussite puisque les références à cette culture ne sont pas trop lourdes pour le récit et sont bien explicitées en cas de besoin. A première vue, j’ai plutôt accroché avec la partie de l’histoire qui se déroule de nos jours mais, à posteriori, les deux récits servent parfaitement l’intrigue entremêlée à travers les âges. En revanche, et c’est ce qui explique pourquoi je n’ai pas tout de suite vu l’intérêt des aventures dans le passé, l’histoire a mis un peu de temps à démarrer, les liens entre les époques tardent à venir et même si on comprend après la lecture l’intérêt de toute cette mise en place, c’est vrai qu’elle est un peu longue à traverser sans avoir une vue sur son utilité par la suite. Au niveau des personnages, ceux-ci sont touchants et très bien construits, ce qui nous donne envie de nous attacher à eux. On ne comprend pas toujours tout dans les réflexions que nous propose l’autrice mais je pense sincèrement que c’est parce que je découvrais le folklore japonais et les manières de voir les choses de là-bas en même temps. De ce fait, j’ai manqué quelques révélations, ce qui a flouté la résolution de l’intrigue, je n’avais donc pas tout le vocabulaire mais ça ne m’a pas bloqué pour autant dans ma lecture qui reste très bonne avec une belle immersion dans l’univers ! C’est un roman très agréable à lire, je n’ai pas encore lu Rouille de cette autrice mais ça ne saurait tarder après cette bonne expérience ! Un excellent moment de lecture |
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