Olivier Norek Papier Michel Lafon 413 pages Voir la fiche sur Booknode Extrait : Ce n'est pas le premier. La violence est partout puisque la pauvreté est immense. Tu ne peux pas mettre ensemble dix mille hommes, quasiment enfermés, tributaires de la générosité des Calaisiens et des humanitaires, sans autre espoir qu'une traversée illégale, et croire que tout va bien se passer. Des morts, il y en a toutes les semaines. Les No Border les traînent aux limites de la Jungle, devant les CRS, mais parfois ils sont simplement enterrés entre les dunes et la forêt. Si un jour ils rasent la Jungle, il ne faudra pas creuser trop profond. Chronique : Olivier Norek est un auteur qu’il me tardait de découvrir depuis un moment. Les retours sur ses polars étant tous bons, j’ai sauté sur l’occasion en devenant partenaire avec Michel Lafon : Mon livre bonus serait Entre deux mondes ! On découvre deux histoires mêlées l’une à l’autre. D’un côté, Adam, infiltré au gouvernement de Syrie, qui évacue sa femme et sa fille vers une nouvelle vie avant de les rejoindre. Lorsqu’il se rend compte qu’il est sur le point d’être démasqué, il fui à son tour pour les retrouver au point de rendez-vous convenu : La Jungle de Calais. Une fois sur place, il prend sous son aile un petit garçon en attendant de retrouver sa femme et sa fille. De l’autre côté, Bastien prend son nouveau poste dans la brigade de Calais et découvre cette jungle et ses multiples facettes. Il rencontre par la force des choses Adam et son petit protégé au risque de déroger à la première règle fondamentale des flics de Calais : Ne pas se mêler des affaires de la Jungle… Je n’ai pas l’habitude de lire des polars, ou du moins, des livres sans aucune forme d’imaginaire. Mais l’expérience est plutôt réussie pour ma part. L’alternance des points de vue est très bien maîtrisée, et les deux histoires se rejoignent assez rapidement ce qui nous évite la confusion. Les premières pages sont extrêmement touchantes, et la suite dénonce certaines horreurs de la Jungle sans détour. Et c’est exactement pour ça que ce livre est juste et touche en plein cœur, mais le lecteur doit être suffisamment mature pour cette lecture afin de ne pas être choqué plus que nécessaire. Le style est également léger et les mots juste, tout en étant suffisamment simple pour pouvoir accrocher le lecteur. Malgré le nombre de pages, le fait que cette histoire entraîne une réflexion sur cette Jungle et ce qui s’y passe nous fait progresser toujours plus vite. On échafaude des théories que l’on veut vérifier au plus vite, on souhaite connaître le fin mot de cette histoire. Néanmoins, un point vient faire ombre au tableau : La 4e de couverture. Personnellement, je n’ai trouvé de rapport entre cette couverture et l’histoire que sur la dernière partie et cela m’a un peu chiffonné : j’ai passé toute ma lecture à essayer de comprendre ce résumé au lieu d’en profiter pleinement. Mais c’est bien joué puisque tout s’éclaire sur les dernières pages. Du côté des personnages, j’ai énormément aimé le duo Adam/Bastien, deux homologues pourtant opposés en tout point, Et l’assistante de l’équipe de Bastien (dont j’ai honteusement oublié le nom) est une femme forte que j’ai également beaucoup apprécié. En revanche, je n’ai accroché ni avec Kilani, le petit protégé d’Adam, ni avec l’homme qui accueil si bien Adam dans la Jungle, je n’ai pas de critère vraiment rédhibitoire pour ces deux personnages, mais je n’ai jamais réussi à leur faire confiance… ai-je eu raison ? Un très beau message sur l’entraide, mais également un parcours qui révèle l’horreur à laquelle doivent faire face les réfugiés, d’où qu’ils viennent. ❣ Humains avant tout ! ❣
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